Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Divorce : l’exigence d’impartialité rappelée aux juges
information fournie par Mingzi 18/09/2025 à 08:10

La Cour de cassation a rappelé que les juges doivent faire preuve d’impartialité, en annulant une décision entachée de propos moralisateurs. (Crédit photo : 123RF)

La Cour de cassation a rappelé que les juges doivent faire preuve d’impartialité, en annulant une décision entachée de propos moralisateurs. (Crédit photo : 123RF)

Dans un litige ayant conduit à la condamnation d'un époux au paiement de 100.000 euros de prestation compensatoire, des propos jugés « moralisateurs » et contraires au principe d'impartialité des juges ont entraîné l'annulation du jugement.

Le 12 juin 2025, la première chambre civile de la Cour de cassation a annulé une décision de la cour d'appel d'Orléans dans un dossier de divorce. En cause : des propos jugés « moralisateurs » et contraires au principe d'impartialité des juges.

L'affaire opposait un couple en instance de divorce, dont l'union avait été dissoute par un jugement du 15 avril 2022. La cour d'appel d'Orléans avait confirmé le divorce aux torts exclusifs de l'époux, rejeté sa demande de séparation pour altération définitive du lien conjugal et prononcé une condamnation financière.

L'ex-époux se voyait ainsi contraint de verser 100.000 euros de prestation compensatoire à son ex-épouse, ainsi que 2.000 euros de dommages-intérêts. Estimant avoir été victime d'une décision partiale, il a saisi la Cour de cassation.

L''exigence d'impartialité

Devant la plus haute juridiction judiciaire française, l'ex-époux a soulevé une violation de l'article 6, paragraphe 1, de la Convention européenne des droits de l'homme. Ce texte garantit à toute personne le droit à ce que sa cause soit entendue équitablement et par un tribunal impartial.

Le reproche principal visait la manière dont la cour d'appel avait motivé sa décision. Les magistrats avaient estimé que l'évocation par l'époux de la possibilité pour son ex-femme de percevoir une allocation sociale revenait à vouloir « faire supporter à la collectivité » son absence de droits propres à la retraite, dus à son choix de se consacrer au foyer.

Des « jugements de valeur » incompatibles avec la justice

La Cour de cassation a jugé ces propos problématiques. En affirmant que l'époux voulait faire peser sur la société le manque de droits de retraite de son ex-femme, les juges d'appel ont, selon la haute juridiction, émis une appréciation subjective et moralisatrice.

Ces termes laissent penser que les magistrats ont porté un jugement de valeur sur les intentions du mari, au lieu de se limiter à une analyse juridique des faits. Une telle approche est de nature à faire naître un doute légitime sur l'impartialité du tribunal, ce qui viole le droit fondamental à un procès équitable.

Conséquence : la Cour de cassation a annulé purement et simplement la décision de la cour d'appel d'Orléans. L'affaire devra être rejugée devant la cour d'appel de Paris, dans des conditions respectant strictement l'impartialité.

Au-delà de ce cas particulier, la décision illustre une exigence essentielle : les juges ne doivent pas laisser transparaître d'opinions personnelles ni de jugements moraux dans leurs motivations. En matière familiale, où les situations sont souvent complexes et sensibles, l'impartialité doit rester la boussole.

Source : Cour de cassation - 12 juin 2025 – Pourvoi n°23-14.574

3 commentaires

  • 10:30

    lol justice française et impartialité ! C’est une blague ?


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Pages les plus populaires